Mes amours au loin
Texte
Antoine Lemaire
Mise en scène
Aude Denis
Scénographie
Création lumière
Annie Leuridan
Création sonore
Jean-Marie Daleux
Recherche corporelle
Tania Malaquin
Photographie
Lnor
Avec
Nadia Ghadanfar
Cédric Duhem
Production La Fabrique
Production déléguée La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole
Soutiens
Le Théâtre de l’Oiseau Mouche
La Drac Nord-Pas de Calais
Le Conseil Régional Nord-Pas de Calais
Spectacle joué au festival d'Avignon 2012 avec le soutien du Conseil Régional dans le cadre de l’opération Nord-Pas de Calais à Avignon
Spectacle à partir de 12 ans
Durée : 1h10 min
Une femme et un homme sont là. Ils s’avancent vers nous. Ils se tiennent par la main. Ils sourient. Ils sont beaux tous les deux. C’est un happy beginning. Mais très vite l’homme lâche la main de la femme. Il disparaît, à ses yeux. Elle se retrouve seule et à partir de ce moment-là, elle ne cesse de vaciller, au bord de la chute, la démarche de plus en plus hésitante. Alors petit à petit, elle marche de plus en plus lentement, elle parle de moins en moins vite. C’est l’histoire de cette femme qui, peu à peu, tend vers l’immobilité, le silence et l’obscurité. Un peu comme tout le monde finalement mais avec une singulière légèreté. On peut aller vers l’obscurité en riant. Il vaut mieux d’ailleurs. La chute est donc le point de départ du texte d’Antoine Lemaire, la peur de chuter, la peur du vide, du rien... Et justement c’est Nadia Ghadanfar qui porte ça, elle qui, à chaque apparition sur scène devient la figure emblématique de nos chutes. Elle qui, avec son incessant vacillement, concentre en elle nos peurs et nos fragilités. Avec elle, on est au bord de la chute, mais au bord seulement..
extrait : NADIA
Quelle chute fatale que ce fut là…
Ce n’est pas la chute qui est fatale…
C’est le moment où la chute s’arrête…
Ce n’est pas la maladie qui est fatale…
C’est le moment où la respiration s’arrête…
Ce n’est pas l’histoire d’amour qui est fatale…
C’est le moment où…
Je ne sais pas je ne sais plus…
Lorsque l’on se dirige vers le sol il faut adapter sa vitesse…
Plus le sol est dur moins il faut arriver vite…
Je ne me souviens plus quand a commencé ma chute…
Je me souviens avant…
Je crois que j’avais commencé à chuter avant d’en prendre conscience…
Je m’y suis habitué…
Je marche comme si je volais dans le ciel…
Je ne marche pas je vole…
Son du vent que peut percevoir un parachutiste lors d’un saut.
Je bouge lentement…
Avec soin…
Parce que je ne connais pas la nature du sol que je vais percuter…
C’est une angoisse…
On s’y habitue…
On s’habitue à tout…
Quand ça dure…
Rester concentré c’est tout…
Etre au top de ma concentration quand je vais percuter ce putain de sol…
Spectacle créé en 2012
On est passé par là depuis :
la Rose des Vents - scène nationale Villeneuve d'Ascq dans le cadre de "Labomatic Théâtres", le Garage - Théâtre de l’Oiseau Mouche à Roubaix, la Chambre d'eau - Le Favril, La Maison de l'étudiant - Université d’Artois à Arras, La Piscine, Atelier Culture à Dunkerque, l'Espace Aventure à Ermont, Culture Commune - scène nationale du Bassin minier, Le Safran - scène conventionné Amiens, L’Escapade à Henin-Beaumont