la compagnie
Soutiens réguliers :
La DRAC Hauts-de-France
Le Conseil Général du Nord
Le Conseil Régional Hauts-de-France
La Ville de Lille
La Ville de Roubaix
Le service Action Insertion et Culture du département Nord
La rose des vents (scène nationale de la métropole lilloise)
Culture Commune (scène nationale du Bassin Minier)
Le Garage / Cie de l’Oiseau Mouche
Le Grand Sud (lieu culturel pluridisciplinaire de la Ville de Lille)
La Condition Publique
Le Prato, CNAC de Lille
La Chartreuse, centre pour les écritures à Villeneuve les Avignon
La Chambre d’Eau / Le Favril (lieu de création pluridisciplinaire)
Spécificité d’une recherche artistique
Altérité : n.f.- caractère de ce qui est autre.
Le projet théâtral de la compagnie La Fabrique est basé sur la volonté de faire entendre des paroles tues habituellement, d’être un espace d’expression de différences. Porté par la comédienne Nadia Ghadanfar, La Fabrique propose une approche artistique... autre.
Comédienne professionnelle, Nadia possède une particularité : lorsqu’elle bouge, se déplace, sa démarche hésitante semble l’emmener constamment au bord du déséquilibre. Au lieu d’être envisagée sous l’angle étroit du handicap, cette fragilité du corps se fait force créatrice. Hors normes, sa manière d’occuper le temps et l’espace devient terrain d’expérimentation et source d’inspiration pour les auteurs, metteurs en scène ou scénographes qui travaillent pour La Fabrique. La particularité du corps et du jeu de Nadia offre à ces artistes une matière nouvelle, étonnante, qui modifie leurs habitudes et qu’ils se réapproprient chacun·e en fonction de leurs propres univers thématiques et esthétiques.
La compagnie La Fabrique a choisi de mettre au cœur de ses créations théâtrales cette altérité ; celle de Nadia Ghadanfar, certes, mais aussi et surtout la différence de tout un chacun vis-à-vis de cette « normalité » si subjective qui règle faussement nos jugements. À travers les vacillements de la comédienne, ce sont toujours nos propres failles, nos propres déséquilibres, qui se trouvent interrogés, fouillés, puis mis en lumière. Parce que les partenariats artistiques, portés par Nadia Ghadanfar elle-même, sont multiples, les styles des spectacles créés sont variés.
Nadia Ghadanfar
D’origine allemande, Nadia reçoit sa formation de comédienne au Théâtre National de Bonn. À partir de 2003, elle est comédienne pour Antoine Lemaire-Cie THEC et se fait distinguer dans ses interprétations de Sarah Kane : Purifiés (2003), Anéantis (2005). En 2007, elle rejoint Anne Bruneau dans l'association La Fabrique, au sein de laquelle elle monte et joue des créations en rapport avec son corps spécifique. Elle y invite plusieurs artistes à collaborer : la chorégraphe Marie Letellier pour Etranges Acorps (2008), la metteure en scène Aude Denis et l’écrivain Antoine Lemaire pour Mes Amours au loin (2011), l’écrivaine Samira El Ayachi et le comédien Henri Botte pour Ça dure longtemps dans le temps (2018).
En 2013, elle joue dans Aimer si fort de Guy Alloucherie (Cie HVDZ), d’après La Maison de la Force d’Angelica Liddell. En parallèle, elle travaille avec des metteur·es en scène comme Thierry Thieu Niang, Françoise Delrue, Arnaud Anckaert, Christophe Piret, Catherine Gilleron, Cédric Orain.
Sa recherche artistique se concentre dans l’expression de l’intime, du non-dit, de ce qui affleure sous la surface.
« Elle qui concentre en elle toutes nos chutes, nos peurs, nos fragilités. Chacune de ses entrées au plateau est une leçon de théâtre et d’humanité. Son oscillation constante nous représente dans nos errements, nos faiblesses. On est avec elle au bord de la chute, mais au bord seulement... En cela elle est une des figures de notre humanité : au bord de... Comment ce corps-là, si singulier apparemment, nous ressemble tellement en réalité. Comment il renvoie à ce que nous sommes au plus profond de nous même. Comment il est la juste représentation de ce que nous sommes au monde. Un être fragile qui oscille entre trivialité et transcendance, entre chute et détermination à avancer quand même.»
Nadia Ghadanfar vue par la metteure en scène Aude Denis.